Ça peut pas rater ! de Gilles Legardinier

-a-peut-pas-rater---638883Marie est au bord du gouffre, sa relation avec Hugues a pris fin de manière assez brutale et elle est sommée de quitter leur appartement au plus vite. Même si lui voudrait « gérer ça dans la maturité », notre héroïne ne le voit pas du même œil. On n’oublie pas une relation aussi longue que la leur comme on tourne la page d’un livre et la tristesse des premiers instants va vite faire place à la colère pure et simple. Fini la gentille Marie, la gente masculine n’a qu’à bien se tenir !

Ça peut pas rater ! est surtout l’histoire d’une grande remise en question. Quand on a passé des années à se soumettre à toutes les formes d’autorité masculine, le retour à la liberté peut être explosif.

Les romans « feel good » de Gilles Legardinier sont un vrai paradoxe pour moi. Je vois très clairement tous leurs défauts et je ne peux que soutenir les critiques virulentes qui leur sont souvent adressées. Je ne suis moi-même pas très fan de la chick-lit en règle générale. Mais en même temps, c’est typiquement le genre de livre que je repose avec un sourire aux lèvres, reboostée à bloc pour affronter tous les petits malheurs de mon quotidien. Et la lecture, ça sert aussi à ça.

Alors, oui, Ça peut pas rater ! dégouline de bons sentiments. Marie est une pauvre petite créature qui a été percutée par le gros 4×4 de la Vie avant d’être abandonnée sur le bas-côté de la route. Entre se morfondre sur son sort et se révolter, notre héroïne va mettre un peu trop de temps à se décider à mon goût. Heureusement, Marie finit par mettre ses menaces à exécution et va rendre la monnaie de leur pièce à tous les hommes qui lui pourrissent la vie. Et c’est là que ça devient drôle.

Je dois admettre que j’ai largement préféré Complètement cramé à ce roman qui me semble plus décousu mais certaines scènes m’auront tout de même bien fait rire. C’est loufoque, improbable et, surtout, ça ne se prend pas au sérieux une seule seconde. Malgré ça, Gilles Legardinier, entre deux clichés un peu potaches, sait trouver les mots pour définir des aspects anodins et pourtant si représentatif de notre quotidien.

Le naufrage d’un couple s’explique souvent par un malentendu. Les déceptions de chacun reposent sur une double erreur : les femmes pensent que les hommes changeront et les hommes croient que les femmes ne changeront pas. Or nous resterons toujours les abrutis dont vous avez tant envie, et vous ne resterez pas les jeunes filles qui nous attirent tellement. Il faut voir au-delà, plus loin que les illusions. C’est là que se cache le bonheur.

Et puis, à d’autres moments, il érige la futilité en art et je ne sais plus vraiment quoi en penser.

Je pleure tellement que je fais même plus pipi.

C’est ça Gilles Legardinier. Un paradoxe j’vous dit.

Gilles Legardinier, Ça peut pas rater !, Fleuve Editions, 2014.

2 commentaires Ajouter un commentaire

  1. anaverbaniablog dit :

    Je n’ai lu de lui que Demain J’arrête, que j’ai beaucoup aimé. J’ai ce titre dans ma PàL. Je suis d’accord que ce n’est pas de la grande littérature, mais cela fait du bien au moral, et c’est déjà pas mal. :-p

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  2. J’ai aussi « Demain, j’arrête » dans ma PAL, tout le monde m’en dit beaucoup de bien. Mais j’ai de loin préféré « Complètement cramé » à « Ca peut pas rater ! », je te le conseille vivement !

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