Il était une fois un grand royaume prospère gouverné par un monarque apprécié. Il avait épousé la femme qu’il aimait tandis que ses quatre enfants faisaient sa fierté et sa gloire. Le roi avait donc tout pour être heureux, mais une chose pourtant allait hanter ses nuits : la peur de vieillir. Le roi refusait d’affronter la mort, pourtant inévitable.
Sous ses airs de conte pour enfants, Les 3 fruits vous emmènera dans la quête épique de trois frères et une soeur à la recherche de reconnaissance. Mais ne vous y fiez pas, cet album angoissant n’est pas à mettre entre les mains de vos chères têtes blondes.
Persuadé que la solution à son problème se trouve dans le savoir, le Roi consulte les trois plus grands sages du royaume pour en apprendre plus sur la mort, mais la tentative est vaine. Désespéré, il reçoit alors la visite d’un sombre mage aux yeux jaunes qui prétend connaître le secret de la vie éternelle mais celui-ci exige en échange la main de sa fille unique, la belle Estelle. Aussitôt demandée, aussitôt accordée, n’en déplaise à Madame ! Mais le prix à payer est atroce : pour ne plus vivre dans la peur de la mort, le Roi doit dévorer la chair de son plus valeureux fils. Comment départager Hubert, Vernon et Martin ? Un père peut-il vraiment arriver à une telle barbarie pour sauver sa vieille peau ?
Une fable à l’ancienne qui soulève pourtant des questions encore d’actualité. De la peur de vieillir à la question de la place de la femme, Zidrou jette un regard acerbe sur la société. Sa conclusion est cruelle et sans appel. Les 3 fruits, c’est la preuve que les héros, ça n’existe pas. Arrivée à la fin (plutôt originale !) de l’album, j’ai bien du mal à décider qui est le vrai monstre dans cette histoire. C’est une oeuvre très sombre mais extrêmement belle d’un point de vue graphique. Le style coloré et longiligne d’Oriol ne laisse pas indifférent et ses dessins aux contours vaporeux apportent la touche de poésie propre aux contes.
En bonus, le trailer de l’album :
Oriol et Zidrou, Les 3 fruits, Dargaud, 2015.
La Désordonnée 